LE POUVOIR



L'INCIDENCE DU POUVOIR

L'être humain éprouve généralement beaucoup de difficultés à maitriser certains instincts au moment où ils se manifestent. Un des plus insidieux est le pouvoir, dont les effets s'adressent particulièrement à l'égo, voir un envoutement qui le subjugue et le déshumanise parfois. Tout être humain, n'ayant jamais expérimenté l'exercice du pouvoir, ne peut vraiment anticiper l'emprise qu'il aura sur lui.

Une bonne manière de détecter, au départ, les mauvais comportements des personnes face au pouvoir est de les mettre dans une relation d'autorité ou dans une situation prédominante en rapport avec d'autres personnes. Observons ensuite leurs comportements.


LES SIGNES PRÉCURSEURS

Les jeunes à l'école pourront s'adonner à l'intimidation et au taxage. D'autres, réputés être des personnes conviviales dans leurs relations individuelles, aimeront se sentir supérieurs, autoritaires et arrogants en collectivité. Les animaux ont naturellement de tels rapports de force entre eux, de manière à établir une hiérarchie fonctionnelle. Mais, un humain va beaucoup plus loin en prenant un malin plaisir à humilier sa victime jusqu'à son effondrement, à jouir de sa souffrance physique et psychologique par isolement social, chose pouvant aller jusqu'au suicide. Des abus d'égo, de pouvoir, d'intimidation et de coercition existent entre autres dans le couples, dans les familles, dans les entreprises, toutes communautés et sociétés confondues.

Toutefois, c'est lorsque le pouvoir s'exerce sur les masses que cela devient le plus pernicieux. Si un homme devient méconnaissable par le seul fait d'obtenir une promotion à son travail, imaginons le maintenant accéder à la tête de son pays. Les dictateurs les plus infâmes connus à ce jour étaient des individus manifestant, au départ, une grande convoitise pour le pouvoir tout en méprisant l'autorité établie.


EXEMPLES DE DÉSINTÉRESSEMENT

L'homme n'est pas vraiment façonné spirituellement pour accéder sagement aux sphères de pouvoir. Sa conscience n'est pas exercée à se distancer suffisamment de son mental et de ses émotions afin de recouvrer la neutralité du Soi, souhaitable dans l'exercice du jugement. Du reste, il possède un égo dont il est viscéralement identifié, qui une fois affirmé et propulsé par un égrégore, ne se satisfait d'aucune limite.

Très peu d'hommes sur terre, toutes époques confondues, ont démontré un vrai désintéressement du pouvoir dans l'exercice de leurs fonctions. Les plus célèbres de notre époque sont sans contredit, Mahatma Gandhi, Martin Luther King, Nelson Mandela, pour ne nommer que ceux-là. Sans utiliser la force brute du pouvoir et sans financement, ils ont repoussé un puissant empire et rétabli la souveraineté de leur peuple, prodigues qu'ils leurs ont valu le titre honorifique de Père de leur nation respective. À l'autre bout du spectre, Hitler, avec une force militaire titanesque et des dépenses pharaoniques, n'a récolté que tuerie de masse, destructions à grande échelle, décadences et disgrâce de son peuple auprès de toute la communauté internationale.


LE DRAGON

À l'échelle cosmique, ceux et celle qui ont scruté l'histoire mythique de la rébellion de Lucifer comprennent qu'une brillante intelligence ne va pas nécessairement de pair avec discernement, sagesse et moralité cosmique. Lucifer jouissait, au départ, d'une très grande notoriété, soit l'un des plus intelligents et des plus capables de son ordre de personnalité. Il régnait en tant que souverain et administrateur en chef d'un segment de notre galaxie.

Après plusieurs milliers d'années de loyaux services, il craqua sous la pression de l'orgueil. Il déclencha une rébellion à l'échelle systémique contre la Source tout en reniant son allégeance envers son Créateur. Et, comme si ce n'était pas assez, Il eut l'arrogance de se proclamer dieu et commandant suprême de sa section d'univers, s'interposant ainsi outrageusement entre la Source (Père) et les millions de subordonnés déjà très identifiés à leur chef. Il s'en suivit donc un pandémonium à l'échelle systémique et les dommages collatéraux sur terre furent catastrophiques. Dans l'apocalypse selon Saint-Jean il est dit du dragon rouge que «sa queue entraina le tiers des Étoiles du ciel et les jeta sur terre».


LES EMBUCHES

S'il y a une conclusion à tirer de cette histoire à fendre l'âme est que, sur le plan spirituel, il y a une embuche en puissance à projeter chez une personne une idéalisation frisant l'adoration. Que cette personnalité soit un prophète, un saint, un chef religieux ou un gourou de secte. Lorsque l'un d'eux trébuche, il sert de pierre d'achoppement pour tous ceux et celles qui le suivent dans une foi aveugle provoquant, pour certains, des blessures et une détresse infinie pour l'âme.

Mis à part les lectures inspirantes et les relations amicales pouvant nous soutenir psychologiquement tout au long de notre quête spirituelle, aucune influence extérieure ne doit interférer dans notre sanctuaire intérieur, dans notre introspection menant à la réalisation du Soi. La maturité spirituelle va de pair avec la confidentialité où chacun assume sa singularité.


POUVOIR ET MANIPULATION

L'intelligence, la connaissance, l'expérience, le pouvoir, et même le statut d'immortalité que jouissent certaines entités de l'univers astral, ne sont aucun gage de garantie en ce qui touche leur intégrité spirituelle. Seule la fusion avec le Divin immunise éternellement l'Être contre les élucubrations du mental et des tendances lourdes provenant des égrégores en mouvements. À titre d'exemple, qui en Allemagne, aurait opposé publiquement son bon sens en présence du génocide des Juifs?

Lors des préparatifs de la guerre en Irak, quel politicien, quel journaliste, quel bon citoyen, voire quel pays s'est opposé à l'arrogance du président américain lorsqu'il déclara à la nation «vous être avec nous ou contre nous!» Dans ce cas précis, la «queue du faucon» balaya non seulement le tiers, mais la presque totalité de sa population dans une guerre dite préventive faisant environ un million de morts. Ainsi donc en est du pouvoir de très haut niveau, de sa force de subjugation et d'aveuglement auprès de toutes personnes soi-disant morales, intelligentes et responsables.

Pour revenir à l'actualité, quel effort de discernement est déployé pour entrevoir la manipulation de l'élite mondiale derrière le désordre planétaire que nous vivons depuis les dernières années? La manipulation par le pouvoir est telle que les versions officielles des événements importants servent beaucoup plus à endormir qu'à éclairer la conscience collective. Il faut donc garder à l'esprit que les plus grandes escroqueries sont toujours dissimulées sous le couvert de la légitime défense.

Nous songeons rarement à notre fragilité en ce qui touche nos valeurs éthiques, morales et spirituelles. Un administrateur égocentrique et avide de pouvoir n'a ni idéal, ni force intérieure, ni crédibilité pour défendre quelques valeurs que ce soit. C'est la calamité de beaucoup de nos marionnettes qui nous dirigent au plus haut niveau, et ce, jusqu'à ce que leur double vie soit dévoilée par le biais de nos médiats d'information.


POUVOIR ET EXTINCTION DU SOI

L'exercice du pouvoir peut exalter l'égo jusqu'à l'extinction du Soi. La raison pour laquelle les dictateurs deviennent psychopathes c'est qu'ils mettent tout en oeuvre pour tuer leur conscience morale de manière à se libérer de toutes contraintes d'empathie et de pitié, cela au mépris de toute forme d'humanité la plus élémentaire. Ils obligent en plus leurs subordonnés à faire de même sous peine de mort.

C'est la forme luciférienne de libération de la conscience, UNE FONTIÈRE À NE JAMAIS FRANCHIR, car la conscience demeure tributaire de ce à quoi elle s'identifie. Cela explique la démence chez les génocidaires, tels des monstres qui déchainent une violence démesurée dans des tueries de masse, dans des souffrances atroces causées par les viols collectifs et les tortures inimaginables.


LA FINALITÉ

Il est peu probable qu'une conscience diabolisée puisse retourner à la droiture, à la moralité ou à quelques sentiments d'indignation que ce soit. Lors d'un jugement, un être inique affirmera de sang-froid qu'il vaut mieux mourir que d'avouer quelque imputabilité que ce soit aux crimes qui pèsent contre lui.

Cette volte-face à la Lumière de cette âme éteinte la disqualifie de tout espoir de survie. Le Soi s'est démontré inapte à unifier les nombreux facteurs discordants de la personnalité. Du point de vue universel, cet être est cosmiquement mort, à l'image des sarments inutiles puis retranchés de la vigne exprimés par le Maitre.

Comment un être, fut-il doté à la naissance d'un potentiel d'immortalité, peut-il survivre au-delà d'une identification totale au mal? Comment une affirmation machiavélique de soi peut-elle se répliquer dans les dimensions unifiées de l'univers?

Yvon Gagné


«Le pouvoir absolu corrompt absolument»
--- Lord Acton ---


Une personne n'a de pouvoir que
celui qu'on lui accorde.


Bien sages sont ceux et celles qui ne
sollicitent aucun pouvoir.