LE NOM DE DIEU



Ce mot Dieu a été tellement galvaudé par les religions de toutes époques, avec des représentations animales, humaines, mentales, morales toutes différentes, à défaut d'être contradictoires, qu'il devient imprudent d'utiliser ce vocable lorsque l'on s'adresse à différentes confessionnalités. Et même à l'intérieur des religions, il faut demeurer fidèle à version officielle.

Les multiples représentations de Dieu, qu'elles soient physiques ou mentales, démontrent bien que nous sommes toujours en projection d'une déité extérieure et supérieure à nous-mêmes. Cela explique pourquoi si peu de personnes peuvent témoigner d'une réelle expérience spirituelle dans leur vie.

Ce jeu de projections nous amène inévitablement à confondre cultures, croyances et expériences. Par exemple, on entendait dernièrement à la télévision une musulmane dire que si elle enlevait son voile, ce serait pour elle une trahison envers Dieu. On voit bien, dans ce cas précis, qu'elle s'est perdu dans tout un jeu d'identifications extrêmement rigides, voir son dieu, son voile, sa culture, sa morale, sa culpabilité, etc. Dans cet enfermement, elle ne réalisera probablement jamais le Soi, pas plus qu'elle pourra transcender les aspects illusoires de la spiritualité. Le Royaume dont nous aspirons n'est pas de ce monde!


Dans tous les articles présentés dans ce portail, le mot Dieu est rarement utilisé afin d'éviter que le lecteur se réfère d'emblée à ses stéréotypes religieux et culturels. On emploie plutôt un langage actualisé d'une grande neutralité qui réoriente la conscience vers l'intérieur où toute forme de projection est impratiquable, comme: Source, Lumière divine, Soi supérieur, Présence intérieure, Ultime, Absolue, etc. De plus, ces nouveaux termes nous ramènent dans le moment présent en plus de favoriser une plus grande ouverture d'Esprit.

En méditant le moindrement, on aperçoit que les pensées s'accompagnent toujours de représentations mentales couramment appelées projections, illusions. Avec la pratique, ces projections s'estompent graduellement pour faire place au silence, créant une certaine vacuité intérieure.

Il n'y a donc plus d'idées de Dieu, plus de croyances, plus rien d'autre que la Présence de l'observateur immobile, la conscience pure, le Soi, l'infinie Présence. On redevient à un état de conscience vierge semblable à celui vécu après la naissance.


Au cours d'une expérience profonde où le Soi se fond dans la Lumière, une nouvelle énergie appelée «Onde de Vie» peut parcourir tout le corps, des pieds à la tête, laissant présager la fusion imminente avec l'Esprit Divin. C'est alors que le Soi bascule dans une forme de stase appelée a-conscience ou préconscience, selon la provenance des témoignages. C'est quelque chose qui se vit au-delà de la conscience où les voiles qui nous distancent du Soi Supérieur se dissipent, laissant place à notre Contrepartie divine de s'établir.

Ceux et celles qui reviennent à la conscience suite à un tel vécu sont métamorphosés intérieurement, ils sont vraiment nés de nouveau. Ils deviennent ce que l'on pourrait appeler des «Libérés vivants». Ils ne sont plus affectés psychologiquement par la dualité; ils sont devenus demi-humains, demi-divins. Plus aucun doute ne peut effleurer leur conscience quant à leur ascendance divine. Le Christ est l'exemple le plus connu d'un tel amalgame entre l'humain et du divin.


Voilà pourquoi les dieux hérités de l'Ancien Testament et enseignés par les religions n'existent pas pour les mystiques. Ces concepts de dieux illusoires font appel à des déités extérieures au Soi qui se satisfont de rites, de rituels, de symboles, de prières, de moralité, de lois et de châtiments. Aucun Soi, aucune Libération spirituelle ne se sont jamais réalisés par identification à de tels dieux. À défaut d'élever d'édifier les consciences, ils ont rendu les hommes plus bêtes que les animaux.

Et pour cause. Ces dieux ont toujours été les pires ennemis des femmes les réduisant à l'esclavage, tant physique, psychologique que spirituel. Nous avons qu'à lire l'Ancien Testament pour constater qu'il est la base sacrée de la presque totalité des religions du monde. Il faut surtout arrêter d'enseigner ces textes dits sacrés avec des lunettes roses. «Aujourd'hui dans le monde, à chaque minute, une femme est violée et à chaque seconde une femme est battue; par année des milliers excisées, réduites en esclavage ou tuées». (Article du Huffington Post du 9 mars 2015)

Cette lecture peut jeter une douche froide sur les croyants qui se targuent de faire partie d'un peuple élu par le seul fait de leur croyance et de leur appartenance à leur religion ou à leur secte. Voilà encore une fausse sécurité qui a toujours enfermé les hommes et les femmes crédules dans des cercles hermétiques.

Souvenons-nous que les enfants savent à peine parler, n'ont aucune croyance et leur esprit est vierge. Contre toute attente, ils sont beaucoup plus près du «Royaume des Cieux» que les adultes. Pour une fois, l'innocence des enfants fait office de vertu en regard de leur Soi, en regard de leur état de pureté originelle, en vertu de leur simplicité. Ils n'ont rien à déconstruire pour accéder à la Vérité. Vue sous cet angle, la spiritualité n'est pas une affaire de croyances, de pratiques religieuses, de connaissance ou de philosophie, mais bien des prédispositions de simplicité, de transparence et de proximité divine, et surtout un état fusionnel avec le Divin qui nous habite tous.


En contemplant le cosmos, les étoiles, les galaxies, il y a quelque chose en notre âme qui nous laisse présager un Être Suprême et Absolu, quelque chose qui nous donne le pressentiment que nous faisons partie intégrante de cet univers vivant.

Ce quelque chose est notre Soi Supérieur qui entre en résonnance avec tout ce qui est Grandiose, Spatial, Lumière et Infini. C'est tout le jeu de l'expérimentation et de la contemplation du Soi en constante projection.

Toutefois, il y a un autre mouvement du Soi vers sa Contrepartie divine qui n'emprunte pas la même direction. L'actualisation de notre Source se fait de l'extérieur vers l'intérieur, suite au sacrifice du Soi, suite à l'abandon de toutes nos illusions, de tout ce que nous croyons être, à la Lumière. C'est le retour à notre Demeure originelle dans le non-manifeste, dans le non-être, dans la Demeure de tout ce qui Est.


Il faudrait bien préciser ici que la spiritualité basée sur la réalisation du Soi ne décourage pas l'usage du mental et des émotions dans les activités quotidiennes.

Toutefois, le mental et les émotions sont des tourbillons d'énergies qui nous maintiennent hors du Soi, en retrait de notre Nature profonde. Cet aspect de nous-mêmes ne peut s'approprier de la sphère spirituelle.

Nous pouvons certes exprimer notre ressenti suite à une expérience spirituelle vécue sans pour autant être capable de vraiment la définir. Voilà pourquoi notre personne doit s'effacer en présence de la Lumière, en communion avec la Source (Père) et non en soumission à une déité extérieure.

Yvon Gagné


Les religions mentales et émotionnelles sont les plus grands enfermements de l'esprit humain.
Ils séparent les humains selon leurs croyances, les jugent et les condamnent à l'enfer.
La fraternité entre les hommes est donc impossible sous joug des religieux.
En fait, le Dieu des religions a toujours détourné les consciences
de leur véritable nature spirituelle.


Plutôt que de chercher tous azimuts à meubler ton vide intérieur,
va à l'Essence, à ce qui ne bouge pas.
Ne cherche plus rien.
Dieu est là! Tout est là! Tu es là!