LE KARMA



Il y a une loi immuable dans l'univers (mental) qui ne fournit qu'une seule sorte de justice, soit la conformité inévitable des résultats aux causes. Cette loi est aussi implacable que celle de la gravité. La raison pour laquelle la notion de karma est si répandue en ce monde c'est qu'elle est intimement reliée au passé, à l'identification, à la dualité et à la réincarnation.

Entre autres, il ne suffit pas de mettre fin à nos jours pour se décharger de nos problèmes et des conséquences reliés à nos choix et nos actions. Si le désespoir d'une personne est tel qu'elle ne peut plus vivre ses jours, l'âme emportera sa charge émotionnelle de l'autre côté du voile avec un impératif de se libérer de cette empreinte dans la vie suivante. Nous ne pouvons ici tracer que les grandes lignes du karma, car chaque âme est un cas d'espèce.

Même si l'individualité ne survit pas d'une vie à l'autre, l'âme cumule les charges dans son ADN morontiel et les transmet aux prochaines vies dans un milieu, dans une famille, toujours en résonnance avec son taux vibratoire espérant résoudre son passé avec les personnes concernées. Il en est de même avec l'ADN physique à deux spirales qui transmet ses gènes d'une génération à l'autre? C'est à l'adolescence que la personne endosse la totalité de son héritage karmique, d'où les transformations profondes de sa Psyché et les difficultés pour ses parents de comprendre ce passage difficile.


Dans la même veine, le karma se manifeste par l'identification de la conscience à quelque chose d'intense, vécu en incarnation. Cela peut être des accidents graves, des attachements compulsifs, des amours obsessionnelles, des traumas tels que des meurtres, des viols ou encore des suicides, pour ne citer que ceux-là. Ces traumatismes laissent des empreintes vibratoires durables dans l'âme qui n'a de cesses de se réincarner auprès des mêmes intervenants afin de résoudre son malêtre.

Il est donc for possible que les personnes qui entrent de façon permanente dans nos vies, comme un conjoint ou nos enfants soient ceux ou celles avec qui nous ayons une problématique à résoudre. La relation karmique parent enfant est soit avec la mère ou le père, mais très rarement avec les deux.

Le karma se poursuit tant que l'on demeure captif des mêmes illusions, cause de l'alternance des états d'âme, un peu comme les grands rires et les grands pleures chez les enfants. Nous sommes alors sujets à des passages de joie et de peine, d'amour et de haine, d'abondance et d'échec, d'exaltation et de dépression. Résoudre un problème peut entrainer, par effet domino, d'autres problèmes, pouvant se répercuter dans cette vie ou dans d'autres existences.

Ainsi va la vie de l'être humain qui s'enferme lui-même, toujours plus, dans cette suite sans fin d'actions-réactions. Un peu comme dans une toile d'araignée, nous nous enlisons dans nos propres lignes de prédations. Nous devenons le jouet de nos propres points de vue, le bouc émissaire de nos croyances et de nos entêtements, la victime de nos illusions, et cela semble sans fin au sein d'un rêve qui nous semble vrai, bien qu'éphémère.

Nous ne prenons vraiment pas conscience que nous déambulons dans un monde où tout est polarisé, où chaque pensée, chaque désir, chaque action, même bien intentionnée, peuvent déclencher des réactions contraires dans notre entourage, voire la jalousie, l'envie, le sentiment de supériorité, l'exercice du pouvoir, etc. Nous n'avons de cesse de répéter qu'il n'y a aucune résolution de conflit dans l'arène de la dualité. Nous ne pouvons qu'en arbitrer les différents, raisons pour lesquelles il est préférable de se distancer de toute dynamique destructive génératrice de karma et se tourner vers la neutralité du Soi.


Ce n'est pas pour rien que la doctrine du karma est si répandue sur terre. Le karma fait la loi dans les mondes enfermés comme le nôtre. Tout est une question d'identification intense de la conscience aux pulsions et aux désirs générateurs de la dualité. Nous allons toujours là où nous portent notre vibration et nos illusions. Dans cette vie ou dans l'au-delà, nous en faisons notre réalité tant que le Soi demeure incapable de se distancer de son personnage.

Ce n'est pas une question de logique, mais un impératif d'expérimenter, une urgence de vivre propulsée par des coups de foudre, des coups de coeur, des compulsions sans égard aux conséquences et à leurs finalités. Vu sous cet angle, bien malin celui qui peut se soustraire de sa destinée!


Est-il possible de résoudre son karma? L'âme est-elle condamnée pour l'éternité à son sort? La réalisation du Soi met en distance le karma, mais sans pour autant libérer définitivement la Psychée. Il y aura toujours alternance du Soi à l'égo, de l'égo au Soi. Seul le dévoilement de l'Absolu consume définitivement le corps causal, dissipant ainsi les mémoires accumulées, libérant du même coup l'âme de l'emprise de la loi d'actions-réactions si profondément enchâssée en nous.

Pour ce faire, il y a tout un travail de déconstruction à entreprendre. Il faut inverser toute notre façon de penser de vivre acquise au cours des millénaires. De notre propension à s'identifier à notre corps, à nos désirs, à nos pensées, à nos possessions, aux personnes que nous aimons, il faut plutôt s'exercer à se désidentifier de tout ce que l'on a construit en dehors du Soi. Nous devons donc nous affranchir complètement du monde illusoire, de toutes projections, de tout ce que nous croyons être, pour ensuite s'abandonner à la Lumière dans une sorte de mort mystique.

Voilà tout un malaisé travail qui n'est vraiment pas à la portée de tout le monde, raison pour laquelle Jésus fit un rapprochement avec l'infaisable passage par le chas d'une aiguille. Suite à ce passage, la conscience renait Libérée de toutes ses lignes de prédation, en plus d'être identifiée inconditionnellement à son Noyeau Immortel. C'est ce qu'on appelle symboliquement dans la tradition chrétienne «la crucifixion et la résurrection».

Il est beaucoup plus évident de comprendre maintenant que le simple fait d'adhérer à un mouvement religieux ou philosophique ne suffit pas à dévoiler notre nature profonde. Les activités intellectuelles n'entrainent que des changements de paradigme. Les croyances religieuses enferment la Psychée dans des pensées axées sur le passé et soutenues par des sentiments récurrents. Toute velléité d'élévation spirituelle par le mental et les émotions se traduit par une complexification et un alourdissement de tous les aspects de la vie, en regard du Soi qui se réalise dans le silence et la légèreté intérieure. L'indicible est son essence.


Il est vrai que, dans des cas exceptionnels, l'absolu peut se dévoiler suite à un choc ou à un accident, à la manière dont survient une mort imminente. Mais, dans la très grande majorité des cas, c'est le Cœur qui mène à la transcendance et à la rencontre de notre Vérité.

Les prémices de l'Abandon du Soi sont un esprit clair, une ferveur constante, un Cœur limpide et une soif permanente d'absolu. Il faut prendre pleinement conscience que c'est notre existence au-delà de la matière qui est notre Demeure d'Éternité et non celle qui nous est prêtée, dont le premier moteur devrait être celui de trouver notre Vérité.

Yvon Gagné


Le secret de la libération du karma réside dans la recon-
nexion à la Lumière et à la Source de ton Être.


Que ce soit dans cette vie ou dans l'au-delà, implicitement
tu ne fais qu'obéir aux impulsions de ton âme.


Jouer et se laisser prendre au jeu de la vie;
voilà les fondements du karma.


Tu partages le karma des personnes
qui vivrent sous ton toit.