LE FANATISME



Le fanatisme semble être une pathologie de notre cerveau reptilien qui cherche à s'exprimer lorsque les valeurs morales, religieuses, idéologiques, et même politiques, sont propulsées à leur apogée. Le principal ferment du fanatisme est sans aucun doute la ferveur, théâtre où le détachement et la pondération n'ont plus leur place. Le fanatisme s'adresse avant tout au mental égo par l'envoutement depuis une idéologie, un groupement ou une religion dans une démarche de reconnaissance ou de suprématie.

«La fin justifie les moyens.» Voilà donc une des devises qu'adopte le fanatisme lorsque, au nom d'une idéologie, il s'arroge toute la légitimité pour entreprendre une démarche quelconque. Notons que cela touche aussi bien les dictateurs, les intégristes, le crime organisé, les gangs de rue, que les casseurs lors des grands rassemblements. Que ce soit sur les plans individuels ou collectifs, le fanatisme trouve toute son expression dans la dualité, à défaut d'utiliser la violence.

Pour reprendre un thème développé précédemment, le fanatisme est un autre puissant moyen d'enfermement où l'autorité est omniprésente, où les idées ne circulent plus, où l'espace se referme, où les interactions interpersonnelles sont surveillées, où les communications avec le monde extérieur sont interdites. Le mental étroit peut parfois y trouver son compte en raison de sa nature rigide et cartésienne, mais à long terme, la conscience finit toujours par suffoquer par l'usage excessif de comportements militarisés et robotisés, par manque d'intimité, de liberté et de créativité.


Le fanatisme est à contre-courant de tout ce qui se fait dans la nature et dans l'univers où tout est espace, création, libéralité, vie, fécondité, abondance et générosité. Aucune pensée, aucune idée, aucune morale n'a jamais été imposées à l'humanité de la part du cosmos comme modalités pour vivre sur notre belle terre d'accueil. C'est tout simplement n'inaptitude des humains à tolérer la grande diversité raciale, idéologique, morale et religieuse qui compose notre monde en développement. Nous sommes des êtres de croyances. Nous nous appuyons sur des croyances, sur des sables mouvants qui disparaitront en même temps que nous. Quant à nos connaissances, nos doctrines et nos dogmes, ils demeurent vrais jusqu'au moment où ils ne sont plus vrais.

L'univers est une projection macrocosmique en expansion offrant la possibilité à toutes les entités vivantes de faire l'expérience de ce qu'ils Sont en tant qu'hologrammes distanciés de la Source. Seul ce qui est Absolu est éternel et immuable. Toutes projections, quelles qu'elles soient, demeurent du domaine du relatif et de l'éphémère sur des échelles de temps pouvant varier de secondes à milliards d'années. Toutefois, les consciences humaines qui maintiennent un lien vivant avec leur Source éternelle de Vie transcendent naturellement les lois de l'univers éphémère, et ce, en tant que partenaires volitifs et cocréateur de leur immortalité. Le retournement du Soi vers sa Source est donc capital.

Dans le même élan, la moralité cosmique servira toujours de référence aux univers du temps et de l'espace dans l'exercice de la citoyenneté cosmique où règnent Paix et Amour, ou le libre arbitre et la dignité spirituelle sont inviolables. Pour revenir sur terre, le Soi, point d'ancrage de neutralité, d'équilibre et de sagesse humaine, ne se mouille jamais dans les eaux profondes du fanatisme, domaine d'hypnose et d'illusions appliqué à grande échelle. Qui plus est, être Soi se distingue avant tout par une Présence silencieuse et espacée du monde illusoire dans lequel nous vivons.

Yvon Gagné


«Rien n'égale la puissance de surdité volontaire des fanatiques.»
--- Victor Hugo ---


«Un fanatique est quelqu'un qui ne veut pas changer d'avis
et qui ne veut pas changer de sujet.»

--- Churchill ---


Le fanatique religieux cherche désespérément
une place qui n'existe pas dans l'univers,
du fait que cette place a toujours
résidé en son mental.

--- Yvon Gagné ---


En dictant nos pensées et nos émotions, nous nous rigidifions au sein
de ce monde qui n'est qu'illusions. Et pourtant, quelqu'un
qui est passé sur terre n'-t-il pas dit:
«Vous n'êtes pas de ce monde!».

--- Yvon Gagné ---