LA RIGIDITÉ INTELLECTUELLE



Le mental est ainsi fait que lorsqu'il adhère à une idée, à une théorie, à une croyance, quand ce n'est pas à un dogme religieux ou scientifique, il se sent conforté par ces derniers du fait qu'il meuble son vide intérieur par du contenu faisant généralement autorité. Et cette autorité pourra même remonter jusqu'à Dieu au besoin.

Sans nous en rendre compte, nos croyances nous enferment dans un espace virtuel et hermétique qui paralyse la conscience ne pouvant prendre aucun recul, aucune réflexion, perdant ainsi toute saine perspective. On retrouve ainsi des quotients intellectuels supérieurs à la moyenne plier l'échine devant des pratiques culturelles rétrogrades ou soutenir une moralité qualifiée de tribale. C'est ainsi que chaque religion, chaque culture se forgent à l'intérieur de tels circuits fermés, qui au fond, ne sont que des strates qui forment l'épais manteau d'illusions composant le savoir de nos sociétés.

Nous n'expérimentons qu'une infime partie de nos échafaudages intellectuels qui ne sont, pratiquement, que des paradigmes provenant des enseignements extérieurs au Soi. Ce n'est que par la rigidité intellectuelle et par la pression des égrégores en place qu'ils tiennent la route si longtemps dans les cultures et les religions de chaque pays.


La rigidité cognitive repose sur la peur inconsciente du vide spirituel. Lorsque nous disons que je crois à la vie après la mort, cela sous-entend que nous pensons qu'il y a la vie après la mort. Qui a une véritable expérience de mort éminente pour appuyer ses dires? À défaut d'avoir passé par la mort, nous adhérons aux témoignages des autres extériorisant ainsi nos fondements dans des espaces extérieurs de nous-mêmes.

Autre exemple, lorsque nous disons «je crois en Dieu», cela revient à dire que nous pensons que Dieu existe. Mais qui a une véritable expérience spirituelle pour corroborer ces dires? En absence de vécu personnel, nous cherchons à donner beaucoup de poids à nos croyances de manière à rehausser leur authenticité. Le fait de se rassembler sous la base des mêmes croyances les renforcent inévitablement. Le fait d'en faire des dogmes les rends incontestables. Le fait de les sacraliser en décrets en provenance de Dieu en fait des mystères hors de portée de toute investigation.

D'autre part, il y a toujours d'autres religions qui prônent des croyances différentes de nous et cela dérange beaucoup. Cela nous insécurise et fait resurgir les peurs enfouies en nous-mêmes que nous croyions enfin dissipées par la foi.

Quelle institution religieuse n'a elle pas eu le désir de s'étendre en une forme de pensée unique? Combien de religions ne sont elles pas engagées dans des campagnes d'évangélisation à grande échelle? Les fous de Dieu n'ont-ils pas le gout de partir en croisade pour convertir tous les infidèles? Souvenons-nous que le dogmatisme a fait naitre l'inquisition chrétienne et propulse encore aujourd'hui les djihadistes où la mort des incroyants semble mettre un terme au spectre du doute et de la peur de soi.


Avons-nous besoin de croire que nous sommes vivants? Nous savons d'emblée que la vie nous anime et cela nous suffit amplement, raison pour laquelle nous ne formulons aucune croyance, ne faisons aucun rassemblement, aucun rituel, ne portons aucun signe ostentatoire. La vie, c'est ce que nous sommes.

Ce qui donne à vivre le Soi s'apparente à la vie qui nous habite. Mais, tant que nous ne vivons pas le Soi, nous sommes attirés par des idées religieuses et spirituelles qui apportent, certes, des modifications dans notre mode de vie sans pour autant provoquer un profond changement de conscience.

Il y a une prédisposition universelle et inconsciente qui plane au-dessus de tous les êtres, voire un Feu vibral où les consciences s'éveillent et partent en quête de leur Source.

Cette Source est une parcelle d'Éternité, un Fragment divin qui participent à ce que nous Sommes en Vérité. Il émane du fait que son prolongement parvient jusqu'à la supraconscience. Si spiritualité il devrait y avoir, ne serait-elle pas de se laisser imprégner graduellement de ce que nous Sommes dans un État intime où rien ne peut être dit? D'ailleurs, rien ne peut être dit sur la vie, sur la conscience, sur la Source et tout ce qui a une réelle Valeur spirituelle.

Yvon Gagné


L'essentiel de ce que nous Sommes, en Vérité, se situe au-delà de la conscience.
L'Être ne trouvera aucun havre spirituel dans les croyances, les rituels,
et encore moins dans les dogmes religieux ou scientifiques.
Seul l'effondrement de tout ce que nous croyons savoir libère
totalement l'esprit en regard des plans de Lumière.
«Heureux les simples d'esprit...»


Tu entres dans le Royaume des Cieux par
la même porte que tu en es sortie,
soit celle de la naissance.


La  connaissance sur Dieu, la  Lumière,  Vie   et  l'Amour
n'existe pas. Toutes nos croyances à ce sujet nous
enchainent plutôt que de nous libérer.