LA CONSCIENCE



INTRODUCTION

Il est très difficile de mettre des mots sur ce qu'est la conscience. Elle est, somme toute, la faculté de l'être la plus éthérée et transparente, voire la plus méconnue du fait qu'elle est peu abordée par les domaines, tels l'ésotérisme, la philosophie, la spiritualité, la religion et la culture.

Mais, nous savons que la conscience est là comme une évidence intérieure, mais toujours dans l'angle mort du mental dû à sa vacuité. Nous allons donc aborder ce sujet immatériel sous différents angles de manière à l'entrevoir, tant par la lucidité intérieure que par la méditation.


LA CONSCIENCE NUE

Avez-vous déjà observé un bébé dans les semaines ou les mois suivants sa naissance? Il regarde les personnes et les objets qui l'entourent. Il n'a aucune pensée, aucun langage, aucun questionnement, aucun jugement, aucune idée pour interpréter ce qu'il voit. Il est le pur observateur tout en étant seulement conscient d'être là, en l'instant présent. Voilà donc la toute première manifestation observable de la conscience humaine arrivée ici-bas.

Nous remarquons, dans la photo ci-contre, ce bébé de trois jours seulement, m'observant pendant la prise de photos. Il émane de son regard une présence réelle. On assiste donc à l'émersion du pur observateur, du pur témoin, du pur Esprit en tant qu'émanation de la Lumière en ce monde.

Cette conscience à son état initiale, dans son humanité la plus simple, est une référence en méditation nous invitant à revivre, autant que faire ce peu, à ce le grand silence intérieur derrière le vide apparent qui nous habite constamment. Cette conscience initiale, immergée dans l'instant présent, appelée le Soi ou l'observateur, demeure immobile et présente tout au long de notre vie. C'est le formatage de la pensée, évoluant dans notre système d'apprentissage et d'éducation qui placera le mental à l'avant-scène de la conscience.


LES MOUVEMENTS DE LA CONSCIENCE

Le propre de la conscience est de se distancer, de se projeter, d'observer, d'expérimenter et de s'identifier. La vie durant, la conscience suit les pensées et les émotions accentuant leur effervescence. Or, quand la conscience se distancie des pensées, il y a neutralité ou indifférence.

Certains mystiques familiers avec un tel sujet comparent les mouvements de la conscience à une sorte de glue qui se colle, qui se fixe aux pensées, aux objets, aux émotions et même au corps. En se posant de la sorte, la conscience alimente et élève le taux vibratoire de ce à quoi elle adhère.

Dans la même veine, nos rêves, nos idées, nos projets naissent d'une simple idée. Lorsque la conscience adhère à de telles pensées, elles vont croitre en présence, en importance, pouvant même devenir obsessionnelles dans certains cas.

Notons également que la conscience peut s'arrimer au corps, sur une pathologie pouvant rendre la personne obsessive à ce sujet. Jointe à la pensée, la conscience peut aussi se projeter dans le passé ou dans le futur tout en oubliant constamment le moment présent. Or, tant que la conscience divague tous azimuts de cette manière, nous demeurons subjugués par le jeu de nos pensées nous privant ainsi d'une véritable liberté et paix intérieure.


LA RECONNAISSANCE DE LA CONSCIENCE

Qu'arrive-t-il lorsque la conscience retourne son attention sur l'être intérieur, sur le cœur situé au centre de la poitrine? Eh bien, elle n'a plus rien à se projeter ne pouvant se coller nulle part. Elle demeure alors en suspension au milieu de nulle part, dans le noir, dans le vide où il n'y a que le silence entre les deux oreilles. Ce revirement de la conscience nous ramène à l'état de conscience nue, celle qui habite les enfants en très bas âge. Une telle expérience peut faire peur et devenir intolérable pour la personne qui s'est graduellement déconnectée de son essence.

En outre, une des principales raisons pour laquelle nous sommes si peu enclins à la méditation est que nous avons peur de nous-mêmes, de notre essence, crainte de nous retrouver dans un face-à-face. Voilà un signal démontrant jusqu'à quel point nous pouvons nous éloigner de notre État naturelle en devenant adulte.

Tant que nous n'avons pas reconnu la conscience pour ce qu'elle est vraiment, tant que nous n'avons pas débusqué ses mouvements et les effets qu'ils suscitent en nous, nous ne pouvons être libres intérieurement. Notre conscience demeure identifiée au mental et prisonnière, à l'image des sables mouvants.

RETROUVER SON ÉTAT NATUREL DANS L'INSTANT PRÉSENT

Dans notre for intérieur, les mouvements de la conscience depuis la tête vers le coeur entrainent une certaine distanciation du monde extérieur favorisant ainsi l'éveil au Soi, puis la reconnaissance de la conscience. C'est alors que la conscience prend conscience d'elle-même. Tout compte fait, c'est la reconnaissance de la conscience pour ce qu'elle est vraiment qui nous libère du jeu incessant de la conscience avec le mental et le corps.

Une telle reconnaissance nous libère momentanément de l'emprise de la conscience sur notre psyché. Cela finit par faire toute une différence dans la vie de chaque jour. Et cette différence se traduit bien souvent par un silence apprivoisé et une sérénité renouvelée, par l'émergence de joies sans cause à l'instar de celle des enfants.

L'instant présent est la voie vers un réel contact avec notre nature profonde qui coule de Source. Il s'agit d'une spiritualité vivante en amont d'un mental truffé d'illusions et de croyances. Seul l'instant présent permet d'assoir l'état naturel en nous.

CONCLUSION

Les différents aspects de la conscience abordés au début de cet exposé démontrent la grande simplicité de l'être en son état initial et naturel, une conscience n'étant pas encore arrimée au mental, voir ne consience dégagé de toutes considérations intellectuelles. Cet état est si simple qu'il est inaccessible au mental analytique du fait qu'il est conditionné par les mémoires, par les croyances, par les habitudes et les expériences de la vie. La conscience se laisse alors entrainer dans un engrenage de projections et de fixation sur à peu près tout ce qui peut devenir une expérience vibratoire, positive ou négative, au prix même s'y perdre à l'occasion.

Le sage sait que la vie en ce monde n'est qu'un jeu temporel, un jeu qui peut être vécu sainement dans la mesure où l'on ne s'identifie pas au jeu. Ultimo, c'est la reconnaissance des mouvements de la conscience qui rend la conscience libre en ce monde. La reconnexion a lieu d'être.

Yvon Gagné


La conscience est le vecteur de la présence, de l'effervescence
et de l'expérience de l'être en mouvement.


Mets régulièrement ta conscience en pause
et tu te reconnaitras tel que tu es.


C'est la pratique que tu as de l'instant présent
qui te confère la liberté intérieure.