L'IDENTITÉ



Tout le monde parle d'identité comme quelque chose qui nous définit personnellement en marge de la très grande diversité planétaire. Cette identité prend ses racines dans une famille (homme, femme, âge), dans notre sentiment d'appartenance à une culture, à une religion, à une nationalité, sans oublier bien sûr, à un rang social et à un niveau de vie. Une personne va donc se définir à partir de ces critères acceptés par l'ensemble de la société.

Mais, combien d'entre nous réalisons que les identités que nous arborons fièrement ou modestement ne sont pas ce que nous Sommes? Savons-nous que les identités qui définissent notre supériorité ou notre infériorité n'ont pas plus de valeur que les personnages burlesques d'une pièce de théâtre?

Les plans spirituels unifiés n'ont que faire de ces écrans de fumée auxquels nous nous accrochons fermement et qui génèrent tant d'inégalités. D'une part, avons-nous songé sérieusement ce qu'il advient de nos identités illusoires après la mort? Pourquoi arrivons-nous vierges de toute identification à la naissance? Les bébés ne sont-ils pas aussi réels que les adultes? Quelles sont donc les constructions mentales que nous érigeons depuis notre enfance?


La conscience sait d'emblée qui elle est dès sa naissance. Nul besoin de pouvoir parler pour être conscient de soi. Le syndrome du vide intérieur se crée par un retournement progressif de la conscience vers l'extérieur d'une part, et par l'identification aux personnes, aux valeurs et aux choses qui nous entourent d'autres part. L'équilibre entre la sérénité du Soi et les influences du monde extérieur s'en trouve donc rompue. Une fois le Soi oublié, la Psychée se trouve donc envahie par un vide indescriptible servant de bougie d'allumage à une quête identitaire sans fin.

D'année en année, nous échafaudons beaucoup de valeurs identitaires sur ce vide intérieur avec un détournement tel que beaucoup finissent par avoir peur de leur ombre. Le néant qui nous habite témoigne de l'éloignement du Soi suite à une éducation axée uniquement sur les valeurs illusoires de ce monde éphémère.


Par errance spirituelle, nous adhérons donc à toutes sortes de valeurs identitaires, réitérant par le fait même la négation de notre identité première, le Soi. Nous créons ainsi une personnalité, un personnage, une figure artificielle de nous-mêmes que nous incarnons de façon ostentatoire lorsque notre statut social et notre autorité entrent en jeu.

Ce qui crée l'honneur et la réputation peut s'effondrer à tout moment dans la mesure où nos fondements reposent sur des conditions extérieures au Soi, sur des références dont nous n'avons pas un contrôle permanent. Combien difficile est le désillusionnement, pouvant mener à la dépression, à la maladie, quand ce n'est pas le suicide. Pour certains, c'est à la dure école qu'ils finissent par comprendre que tout est éphémère, périssable, mortel, que tout n'est qu'un jeu. Le simple fait de saisir que nous ne sommes pas ce que nous croyons être, relève d'une grande lucidité spirituelle, voire une reconnaissance du Soi ou du «je suis».


Nous ne pouvons entrevoir qui nous Sommes vraiment, tant sur le plan spirituel que celui de l'incarnation, par une approche intellectuelle axée sur l'étude, la croyance et la moralité. Pourquoi ne pas privilégier l'expérience personnelle aux écrits imposés et figés des écritures? La véritable identité humaine ne se dévoile qu'en pénétrant la sphère silencieuse du Soi, sonnant ainsi le réveil de la conscience à se reconnaitre elle-même dans l'observation de la singularité de sa Présence.

Quelqu'un n'a il pas dit un jour à une samaritaine qui s'affairait à puiser de l'eau dans un puits: «Quiconque boit de cette eau aura de nouveau soif, mais quiconque boit de l'eau de l'esprit vivant n'aura jamais soif. Cette eau vivante deviendra en lui une source de rafraichissement qui jaillira jusque dans la vie éternelle.»

Yvon Gagné


Nos identités terrestres nous conditionnent à croire
en des histoires, et non pas en Nous.


L'identité, qu'elle soit superficielle ou plus stable comme le Soi,
n'est  qu'une  manifestation  de  la  conscience  projetée.
Nous sommes infiniment plus qu'une identité finie,
et davantage encore qu'une simple projection!
Nous  Sommes  Absolu.


Center"> Voici une chanson extraite de la comédie musicale Starmania,
chantée par plusieurs artistes, dont Claude Dubois,

Le Blues du Businessman

Voici donc les incantations d'une personne prétendant avoir fait le plein intérieur, d'être enfin
sorti de l'anonymat, d'être quelqu'un, d'être parvenu. Mais, on constatera que son
vide intérieur le pousse à fantasmer davantage sur de nouvelles identités,
ne serait que pour prouver pourquoi il existe. Nous avons donc
ici un bel exemple d'une quête existentielle ne reposant
que sur des projections, fantasmes
qui ne dévoileront jamais
qui il Est vraiment.