LE MENTAL VERSUS LA CONSCIENCE



LE MENTAL

Le mental concerne la dynamique de la pensée. Il nous permet d'évoluer en ce monde, à entrer en réaction permanente avec tout ce qui nous entoure et de nous ajuster avec ce que nous propose la vie. Nous nous fions naturellement au mental quant à sa logique et à sa manière de faire. Somme toute, il demeure le maitre d'œuvre de notre vie sur terre, surtout en ce qui touche nos interactions avec le monde et la matière.

Il faut aussi voir le mental comme un intermédiaire entre l'esprit et la matière, entre la conscience et le corps. La conscience est une projection de ce que nous Sommes, depuis les espaces Absolues, dans une forme, dans un espace, dans un temps, dans une dimension, et ce, en tant qu'expérience. Conjointement avec la pensée, la conscience forme un tandem tellement fort qu'il devient extrêmement difficile de les dissocier.

Par exemple, l'adage «je pense, donc je suis» déclame la pleine identification de la conscience avec la pensée, tout en mettant la primauté sur le mental. Et pourtant, ce dicton devient une aberration sur les niveaux de conscience plus élevés. Par méconnaissance du Soi, on entrevoit mal que la conscience peut se distancer suffisamment des pensées de manière à produire un certain silence intérieur. De surcroit, c'est la présence singulière et transcendante du Soi qui est le siège volitif et directeur des pensées, et non l'inverse.


LE MENTAL VERSUS LA CONSCIENCE

Lorsqu'il s'agit de s'élever intérieurement, de se reconnecter avec soi-même, le mental nous est d'aucune utilité, quand il ne devient pas un handicape majeur. L'identification de la conscience avec le corps et avec les pensées devient telle que nous demeurons, bien souvent, incapables d'entrevoir quelque distanciation que ce soit. Il suffit de méditer quelques minutes pour découvrir la futilité du mental émettant toutes sortes de pensées intempestives et non sollicitées. Devant ce constat, nous sommes en droit de se demander qui est le maitre? Qui décide? Qui suis-je? Cette prise de conscience existentielle est vraiment le pivot sur lequel la conscience se retourne vers l'Esprit, vers la Source du Soi.

Advenant que, dans notre for intérieur, nous éprouvions un réel désir de d'approcher le mystère de notre Être, il faudra commencer par apaiser le mental qui se fait passer pour le Soi. Comment tranquilliser le mental? La première chose à retenir est qu'il ne faut pas s'opposer à lui. Le mental-égo est très réactif, et toute opposition, toute dualité ne feront que le renforcir. Le mental aura toujours le dernier mot.

Invasif, il s'immisce même dans les méditations de manière à s'approprier ce qui provient au-delà du mental, comme la Lumière, les intuitions, les visions, les ressentis, les expériences paranormales, de manière à les restituer à la conscience en tant qu'instigateur. Cet état de siège est maintenu du fait que le mental cherche, avant tout, à comprendre, à contrôler, puis à expliquer plutôt que de vivre, parce que si une expérience est vécue pleinement, il perd sa prééminence et son pouvoir au profit du Soi.

La meilleure aptitude à prendre dans nos espaces d'alignement est de ne pas s'occuper des pensées, de ne leurs accorder aucune crédibilité, et surtout de ne pas interagir avec ces dernières. Il faut plutôt considérer le mental comme un simple automate en mal de vivre. Prenons pleinement conscience que nous ne sommes pas nos pensées. Qui observe les pensées? Notre nouvel adage deviendra donc «je suis». Avec le temps, n'ayant plus d'écoute active, le mental finira par s'apaiser et devenir plus docile, plus silencieux. Il ne semble pas y avoir d'autres moyens pour l'apprivoiser.

Privé du soutien de la conscience, sevré de toutes projections, le mental ne se comportera plus de la même manière. Suite à une désintox pouvant durer un temps indéterminé, ne pouvant plus se faire passer pour ce que nous Sommes, le mental devra se tapir pour ne prendre que la place qu'il lui revient dans les choses qui le concerne.


LA CONSCIENCE

La conscience, l'Être, est, par sa nature spirituelle, Lumière, Vivrations, consciente d'elle-même et destinée à l'expérience. Plongée dans une forte densité vibratoire comme la nôtre, privée de son lien avec la Source, déstabilisé par les velléités du mental et tributaire de ses perceptions, la conscience ne discerne pas toujours ce qu'il y a de mieux pour la personne.

Afin de se prémunir contre ces faux pas, toujours consciente d'elle-même, la conscience doit porter une vigie constante sur la manière dont elle s'identifie insidieusement à ses pensées, à son corps, à son environnement, particulièrement quand cela implique l'identité, les sentiments et les émotions. Notons que cette vigie n'est pas mentale. C'est une vigilance de la conscience qui nous installe dans le moment Présent, dans le «je suis».

Ce qui est le plus important dans toutes ces expériences est que la Conscience puisse s'exercer à se distancer suffisamment du corps, du mental et des émotions pour que le Soi ou le Coeur finisse par avoir une existence singulière.

Le mental comme le corps continueront toujours de fonctionner, mais le Soi sera apte à le transcender et à le gouverner dans des avenues qui lui sembleront les plus en harmonie avec la double nature humaine.

Yvon Gagné


Tu n'auras jamais accès à la partie lumineuse de ton Être par une recherche
intellectuelle ou par une quête orientée vers l'extérieur de soi.
C'est plutôt dans l'arrêt de toutes activités mentales que tu
découvriras ce qui est essentiel et immobile en toi.


La voix de l'Esprit n'est pas nécessairement la plus forte,
mais elle est celle qui s'impose tout
au long de notre vie.


Tu n'es maitre de rien tant que tu n'es
pas maitre de toi-même.