LA QUÊTE DE L'IMMORTALITÉ



Aussi loin que nous pouvons reculer dans l'histoire de l'humanité, la quête de l'immortalité a toujours été le but ultime du plus simple des mortels jusqu'aux rois et les dieux les plus puissants ayant gouverné ce monde jusqu'à nos jours. L'exemple de l'épopée de Gilgamesh, ce roi-héros-géant, de descendance Announakis, sumérien (2650 av. J.C.), illustre bien la préoccupation de l'homme de pouvoir dans sa quête de l'immortalité par tous les moyens.

L'histoire de l'Égypte ancienne depuis Osiris jusqu'au dernier Pharaon, tourne aussi autour de l'obsession de l'immortalité tant à ce qui touche la préservation du corps, la libération de l'âme et la pérennité de l'esprit. Qui plus est, les rois cherchèrent à incarner leur puissance dans les aspects magistraux de leurs réalisations : empire, cités, monuments, temples, cérémonials, etc.

Cependant, rien ne nous démontre que cette soif luciférienne de pouvoir, de grandeur et de supériorité n'ait pu contribuer d'un iota à leur statut d'immortalité tant convoité. Bien au contraire, leurs réalisations pharaoniques ne témoignent d'aucun héritage de nature spirituelle pouvant faire école jusqu'à nos jours, et ne prouve qu'aucun de leurs cérémonials funèbres ne leur a permis de s'affranchir de leur statut de simple mortel.


Selon les textes les plus anciens, seuls les dieux (archontes) étaient immortels. Ils vivaient dans les cieux, c'est à dire, dans des stations spatiales orbitant quelque part dans le système solaire, loin du regard des humains. Ce fut le cas du dieu des Annunakis (Anu) et sa famille, constituant le panthéon sumérien.

Au tout début de l'époque sumérienne, les rois étaient des créatures hybrides entre les dieux descendus du ciel (anges déchus) et les humains. Bien que mortels, ces individus croisés étaient des géants (Nephilim) reportés dans les bibles. Ils jouissaient d'une longueur de vie pouvant s'échelonner sur des milliers d'années. De génération en génération, leurs vies s'écourtèrent pour atteindre celles que l'on connait aujourd'hui. Le mythe de la race mérovingienne (rois, empereurs, maharadja) se dit être des descendants de ces êtres venus d'ailleurs.

Un véritable culte était voué envers ces géants jouissant d'une intelligence, d'une culture et d'une technologie dépassant tout ce que les humains pouvaient imaginer. Ce fut donc l'origine du concept de Dieu sur terre. Toutes les religions qui relèvent de ces êtres venus d'ailleurs croient encore aujourd'hui à un dieu historique et extérieur au Soi, à un Être tout puissant dont il faut craindre et obéir sous peine de pécher et de repentance, à défaut de mériter la mort. Ces dieux ont toujours entretenu une humanité ignorante, soumise et dépendante, raison pour laquelle nous avons perdu depuis longtemps le fil d'Ariane qui nous relie à l'Esprit.

Ces géants savaient qu'ils étaient de descendance dite divine (panthéon sumérien). Toutefois, la nostalgie du paradis perdu et l'humiliation d'être réduit au statut de simples mortels ne les jamais empêcher de toujours se présenter comme immortels au regard de la race humaine subordonnée et soumise.

Ces demi-dieux considéraient l'immortalité comme un don spécial pouvant être conféré par les instances divines du panthéon, raison pour laquelle une partie importante de leur vie fut consacrée à la quête de l'immortalité. Les Sumériens, Grec et Égyptiens de l'époque furent parmi ceux qui se sont investis le plus dans cette quête. Noblesse oblige, c'est pourquoi les rois, les pharaons, les souverains et les princes de ce monde furent traités avec tant d'honneurs en raison de leur filiation divine.


Il y a plus de deux-mille ans, en être bien particulier s'est incarné chez le peuple juif dont ses révélations à l'âge adulte sur l'immortalité bouleversèrent plus de deux-cent-mille ans d'histoires, de croyances et de cultures bien enracinées chez les peuples du Moyen-Orient de l'époque.

Le judaïsme n'avait pas de préoccupation particulière en ce qui touche l'immortalité et encore bien moins les Romains. Cette disposition singulière fut probablement l'un des rares endroits où il fut possible de dévoiler la Vérité sur l'immortalité sans entrer d'emblée dans un débat frontal avec des autorités en place.

La Vérité nouvelle sur l'immortalité fut promulguée à la base de l'humanité, chez les gens ordinaires, simples, chez ceux et celles qui avaient le moins à perdre dans cet exercice hautement spirituel. Plutôt que de déifier l'égo spirituel en lui conférant l'immortalité suite à un acte héroïque, Jésus signifiait ni plus, ni moins, la mort de l'égo illusoire, dans un geste de restitution à la Lumière de toutes croyances, de tout savoir et toute prétention d'être en ce bas monde. Et pour sceller le tout, l'abandon du Soi à la Source (Père).

Naitre de l'Esprit, se relier au plan de Lumière, rencontrer sa Vérité, se placer dans son Éternité, réaliser son Être, sont des expressions actualisées se rapportant à ce que Jésus exprima lors de son entretien privé avec Nicodème: «À moins de naitre de l'Esprit, un homme ne peut entrer dans le royaume de Dieu.»

Toute naissance est précédée d'une mort, qu'elle soit mystique ou physique. La mort dont on fait mention ici est celle de la personnalité illusoire créée à la suite du détournement de la conscience de sa Source de Vérité au profit d'une idéologie voulant accélérer le plan divin d'évolution humaine. Ce choix fut influencé par la plus grande supercherie de l'histoire de l'univers, soit la rébellion de Lucifer il y a deux-cent-mille ans. Or, c'est suite à ce choix délibéré que nous avons plus accès à notre Particule divine conférant l'immortalité en ce bas monde.

Il va de soi que la quête de l'immortalité ne peut se résoudre à prolonger indéfiniment l'identité illusoire (égo). Seule l'éradication de cette dernière favorise le recouvrement de notre Particule divine en Absolu. C'est pourquoi la nécessité d'une nouvelle naissance pour entrer dans le royaume de Dieu est incontournable dans les enseignements du Maitre. Précisons que cette nouvelle naissance peut avoir lieu durant la vie courante ou au moment de la transition.


Le mystère de l'immortalité est un geste empreint d'un mysticisme tellement profond, voire contre nature pour le mental et l'égo, qu'il a été réfuté par la quasi-totalité de l'humanité, toutes provenances, toutes races, toutes religions, toutes époques confondues. Depuis plus de deux-mille ans, une très infime partie de l'humanité a su réaliser leur Être véritable, et ce, en dépit de leur religion et de leur culture d'appartenance. En ce qui a trait à la vie éternelle, il est littéralement vrai que «beaucoup sont appelés, mais peu sont élus».

Le grand paradoxe est le suivant. En théorie, nous savons tous que nous sommes mortels, mais l'égo continue toujours d'agir dans son quotidien comme s'il était immortel. C'est à croire que le syndrome du paradis perdu persiste encore quelque part dans nos mémoires les plus profondes.


L'homme n'a pas à parcourir mers et monde pour recouvrer son immortalité, pas plus qu'il vaille se projeter dans mille et un projets d'envergure pour gagner sa survie. Le Divin est d'une simplicité tellement déconcertante qu'il devient inaccessible à ceux qui désirent des choses compliquées, attirantes et époustouflantes.

Jésus évoquait par des paraboles, par des expressions imagées, des grandes Vérités inexprimable par le vocabulaire de l'époque tout en évitant, autant que possible, des confrontations inutiles avec les croyances religieuses profondément ancrées.

Ce n'est pas tant l'abandon des choses matérielles qui nous spiritualise comme l'infaisable abandon de tout ce que l'on croit être. N'a il pas dit: «Il est plus facile à un chameau de passer par le trou d'une aiguille qu'à un riche d'entrer dans le royaume de Dieu».

Nous sommes Rien, dès l'instant où nous avons rejeté, comme dépourvu de sens, tout ce qui est illusoire, tout ce qui ne fait que passer. «Heureux les débonnaires; car ils hériteront de la terre. Heureux les coeurs purs, car ils verront Dieu.»

Le contraste entre les vérités issues de la tête avec celles émanant du Coeur est tel qu'il faut, en quelque sorte, perdre la tête pour se rapprocher avec notre Vérité qui a toujours été là.

Yvon Gagné


Les valeurs traditionnelles n'ont de poids que les millénaires
qui les ont soutenues aveuglement.


Ne vous demandez pas si Jésus a existé ou pas. Ressentez
plutôt si ses enseignements font vibrer le Coeur
en tant que Vérités supérieures.


Prendre conscience que nous vivons dans un monde
aux valeurs totalement inversées est
le début de l'éveil spirituel.


La peur est bien imaginaire. Comment est-il possible de te
perdre dans la rencontre avec ce que tu Es?