LA LIBERTÉ



INTRODUCTION

Il n'y a pas de difficulté plus grande en ce monde que celle de discerner entre la vraie et la fausse liberté. Collectivement, nous sommes à cheval entre deux sortes de libertés, soit l'absence de liberté imposée depuis toujours par les religions, les dictatures, les guerres et les cultures archaïques d'une part, puis l'émergence des libertés licencieuses bafouant toutes notions morales, d'intégrité, d'éthiques et de bon sens, allant même jusqu'à la déshumanisation de l'être.

La liberté est comme un couteau à deux tranchants. D'une part, lorsqu'une personne se libère à la suite d'une émancipation trop rapide de sa condition sociale ou économique, elle devient le plus souvent hautaine, condescendante et insensible à la condition humaine en général. D'autre part, dès l'instant où un individu est mis en situation d'autorité sur une autre personne, ou croit l'être tout simplement, elle risque de perdre toute sensibilité de cœur. Or, dans bien des cas, la personne devient méconnaissable.


LES LIBERTÉS FONDAMENTALES

Il est tout à fait normal et même souhaitable que les peuples étant sous l'emprise d'une dictature aspirent à la liberté, à la démocratie, à une certaine forme de liberté d'expression, puis à une vie décente. Il est même plus que souhaitable que la gent féminine se libère de l'emprise du joug patriarcal qui leur est imposé depuis des milliers d'années.

Il ne peut en être autrement. En raison de notre existence au-delà de la matière, nous sommes des entités spirituelles jouissant au départ d'une grande liberté dans tout le grand univers. Notre essence spirituelle est Amour, Lumière, Vérité et Liberté Absolue.

Or, toutes personnes, toutes collectivités enfermées psychiquement finissent par réclamer un jour plus de liberté, car rien ne peut arrêter à long terme l'évolution du niveau de conscience, l'émergence des aspirations de l'âme, puis l'éclosion de l'Être. C'est ce qui explique l'éclatement des révolutions dans tous les pays, toutes époques confondues.


LA LIBÉRATION DE LA CONSCIENCE

Dans notre monde enfermé, les premières formes d'expression de liberté sont d'abord impulsées par l'âme. Cela se traduit bien souvent par un besoin d'exister accompagné par un urgent désir de vivre. Une telle quête de liberté s'accompagne également d'une soif de reconnaissance et d'affirmation de soi. Alors que bien au contraire, il y a une autre forme de Liberté dont très peu de personnes connaissent et même aspirent. Il s'agit d'une Liberté qui fait peur et dont on se détourne par tous les moyens. On fait donc référence ici à la Liberté de la conscience.

Le Soi cherche constamment à s'affranchir de la main mise du mental et des émotions. Ceux et celles qui méditent le moindrement connaissent bien la problématique de l'envahissement des formes pensées sur l'observateur aligné dans le moment présent.

De façon cyclique, les pensées surgissent sur l'écran de la conscience avec de leur cortège de vibrations positives et négatives. Nous nous identifions d'emblée à ces arrivages de pensées intempestives tout en leur donnant poids et consistance.

Aucun détachement, aucun abandon, aucune liberté, aucune souveraineté intérieure ne peuvent vraiment s'établir dans la psychée tant que la conscience ne parvient pas à se distancer de l'activité mentale d'une part, puis à accepter de voir les pensées pour ce qu'elles sont réellement, c'est à dire des projections, des illusions ou des rêves. L'éveil au Soi à lieu lorsque l'observateur parvient à se placer en marge de toute cette effervescence en provenance du mental.


CONCLUSION

La conscience et l'âme ont toutes deux réellement soif de liberté et d'expériences. Il y a, bien sûr, les libertés fondamentales propres à l'épanouissement personnel de chacun dont il faut satisfaire. Toutefois, il y a d'autres libertés licencieuses suscitées par les multiples servitudes offertes par nos sociétés décadentes qui n'ont d'autres finalités que de porter atteinte à l'intégrité physique et morale des personnes piégées par ce type d'illusion.

Le choix judicieux entre ces deux libertés est, plus que jamais, le départ des grands imbroglios vécus dans nos familles et dans nos sociétés. Est-il possible de protéger une personne contre elle-même de façon permanente sans porter atteinte à son libre arbitre? Il faut donc espérer l'émergence d'une certaine maturité d'esprit, voire un plus grand apport de Lumière chez la personne concernée de manière à ce qu'elle discerne par elle-même la part d'illusion que revêt chaque chose en ce monde enfermé.

Décidément, les pulsions du corps, de l'âme et de la personnalité ne mènent qu'aux libertés illusoires et éphémères. Seul le retournement de la conscience vers l'Esprit mène à une véritable libération. Le stade le plus élevé de la liberté de conscience s'obtient dans la non-identification à ce corps, à ce monde, à cette vie éphémère.

Yvon Gagné


Tu ne seras jamais libéré en tant qu'égo. Il n'en tient
qu'à ton Soi de se libérer de l'emprise de l'égo.


Dès l'instant où tu empêches quelqu'un d'être libre,
tu fais montre de ton propre enfermement.


Aucun  attachement  ne  conduit  à  la  liberté.
Aucune liberté ne conduit à l'attachement.